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Un article "Un jardin-paysage va naître sur la friche"

Le Parisien

28/04/2010

mercredi 28 avril 2010, par didattica

Un article d’une page par Elodie Soulié paru dans Le Parisien Seine Saint-Denis

"L’un est « artiste du paysage » — le « land art » — mondialement connu pour ses murs végétaux ou encore ses « compositions agricoles », des lopins de terre transformés en œuvres à ciel ouvert. L’autre est un petit bout de femme, professeur au collège Rosa-Luxemburg d’Aubervilliers, qui n’hésite pas à secouer le classicisme de l’Education nationale en matière d’arts plastiques. Et lorsque Adeline Besson, l’enseignante, a découvert Jean-Paul Ganem, l’artiste, ça a fait tilt. A quelques rues du collège, le long de la rue Albinet, Aubervilliers compte une vieille friche idéale. Un terrain de 5000 m2 parfait pour réconcilier le paysage urbain avec son passé industriel, et rabibocher des collégiens avec une matière souvent négligée. « Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à imaginer ici, et que cela sorte du collège et devienne une action collective rendait le projet encore plus intéressant », explique la jeune femme. L’idée est de faire pousser les graines à travers le béton Depuis l’an dernier, Adeline Besson travaille donc, avec deux classes d’élèves, à faire naître un nouveau paysage pour la friche Albinet, depuis longtemps laissée aux détritus et au chiendent. Avant sa désaffection, à la fin des années 1980, le site a accueilli une savonnerie, puis une usine de produits d’entretien, puis des entrepôts. Ensuite plus rien, gardant enfouis dans son sol, sous une dalle de béton, les souvenirs pollués des cuves d’acide nitrique de l’ancienne savonnerie. Il y a six mois, une fresque réalisée par plus de 160 habitants de tous âges en a déjà égayé le mur. Cet été pourrait voir apparaître le Jardin des fissures, des plantations savamment disposées dans des sillons évoquant les bâtiments d’usines disparues. « L’idée, c’est de faire ressortir la mémoire des bâtiments en perçant la dalle de béton afin d’y mettre de la terre et d’y faire pousser des graines », explique l’enseignante. C’est cela, le land art. Pour les élèves d’Adeline Besson, c’est devenu une sorte de concours d’idées et de maquettes (lire encadré), puis un projet réalisable auquel ne manquent plus que… les subventions. La société d’économie mixte de Plaine Commune a déjà fait faire une étude du sol et fait enlever les gravats. « Globalement, le site n’est pas trop pollué malgré son passé », croit savoir Adeline Besson. Une entreprise de BTP du secteur a d’ores et déjà prévu de s’occuper des sillages. Reste le matériau, la main-d’œuvre, la réalisation. « On a estimé l’ensemble à 140000 €, pour l’instant les subventions ne suffisent pas », souligne Adeline Besson comme un appel. Quant à l’artiste Jean-Paul Ganem, emballé par le projet d’une nouvelle « composition », mais toujours entre deux destinations mondiales, il veillera de loin sur la réalisation. « L’important, c’est que les jeunes, mais aussi les habitants du quartier, soient associés à ce Jardin des fissures, souligne Adeline Besson. Qu’ils se réapproprient cette friche et lui rendent la mémoire à travers une vraie œuvre d’art. »

Texte extrait de l’édition en ligne du journal Le Parisien Seine Saint-Denis, http://www.leparisien.fr/abo-seine-saint-denis/un-jardin-paysage-va-naitre-sur-la-friche-28-04-2010-902380.php

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