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Atelier d’arts visuels à la médiathèque

Quand l’histoire prend vie

Séance 5 – samedi 26 octobre 2013

mercredi 26 mars 2014, par Antonia Lair, Léa Longeot

Une nouvelle personne arrive dans l’équipe pédagogique : Marion, elle fait des études en urbanisme. Elle demande aux enfants s’ils savent ce que c’est. Diaba s’en fait une représentation et explique :
« Ici, on est dans un milieu urbain parce qu’on est entouré de plein de gens ».
Marion sera aujourd’hui le maître du temps de la séance. Et aussi, elle aidera les équipes dans leurs travaux, aux côtés de Stella et Horia. Quelle chance pour les sept filles d’être entourées d’autant d’adultes, et si différentes : une étudiante en arts, une architecte, une étudiante en urbanisme, et deux bibliothécaires. Les présentations faites, le travail peut commencer.

Le premier exercice consiste à analyser les photos prises lors de la dernière séance : situer les photos dans l’histoire, le moment qu’elles représentent, repérer les différents cadrages, s’il s’agit d’un plan large, rapproché ou gros plan, ou encore choisir l’élément phare de l’image.

Stella donne à chacune l’impression papier en noir et blanc de sa photographie. Elles répondent aux consignes de l’exercice. Diaba commente : « C’est un plan large parce qu’on voit devant, des maisons et beaucoup de choses. ».

Stella demande quelle séquence de l’histoire représente la photo. Aïcha suggère : « Quand Michel répare sa voiture avec un couteau, au milieu de l’histoire ». A travers l’observation des photos, les filles replongent progressivement dans l’histoire.

Stella et Horia apportent la maquette du quartier, c’est la surprise du jour. Elle a été réalisée l’an passé, à l’occasion de l’atelier de création urbaine avec des habitants du Landy. « Ouah ! », exclamation générale à l’ouverture de la valise maquette. Les enfants repèrent les lieux des photos, sans difficultés : « Oh, ça c’est le terrain », « la bibliothèque, elle est où ? », « C’est tout petit »…

« Ah, elle est là, la maison de Michel ! ». Autour de la table, les filles observent, reconnaissent les lieux familiers, les lieux de l’histoire, . Elles sont fascinées de retrouver les lieux qu’elles pratiquent quotidiennement, représentés ici comme un jeu sur lequel on pourrait faire rouler des petites voitures et faire bouger des personnages. La maquette leur permet d’avoir une vue d’ensemble sur le quartier, de l’observer de « l’extérieur », et de faire le lien entre leur quartier et l’histoire qu’elles ont imaginée.

Le groupe procède ensuite au retour sur les photos prises la semaine précédente. Sur un calque, à l’aide d’une craie de couleur, il faut entourer les différents plans de la photo. Chaque plan a une couleur différente.

L’exercice n’est pas facile mais, avec l’aide de Stella, Marion et Horia, chaque enfant mène l’exercice avec plaisir. Cet exercice permet de mettre en pratique les notions évoquées des différents plans dans la profondeur de champ de l’image.

Le deuxième exercice consiste à réaliser une mise en scène d’un moment de l’histoire pour en faire une photo. Trois équipes, trois moments : Aïcha et Awa travaillent avec Marion sur la séquence intitulée « quand les filles jouent à cache-cache », Maëlys et Bidia avec Stella, sur « quand Sylvie dit "Bande de commères" », Diaba, Sephora et Sétou avec Horia, sur « quand les filles voient la maison de Michel. ».


La notion de “mise en scène” ne leur semble pas très claire, cependant Bidia a son idée : « c’est comme quand on joue dans la cour, c’est nous qui faisons les personnages ». En rapprochant ainsi la nouvelle notion de mise en scène à une situation concrète connue des filles tels que les jeux dans la cour de récréation, permet à chacune de comprendre la consigne. Diaba rajoute : « Mais il faut faire une photo, il ne faut donc pas bouger ». Dans les trois groupes, chacune participe à la mise en scène.

Une fois les scènes définies, les trois équipes se retrouvent pour concrétiser chaque scène par une photo. Hawa explique aux autres filles leur rôle dans la mise en scène qu’elles ont imaginée dans son groupe : « Aicha sous la table, Maëlys derrière les deux chaises, Diaba à côté de la porte, Bidia derrière les livres, Sephora à la deuxième table et Sétou, la troisième table ». Les filles s’exécutent, chacune se place à l’endroit qui lui est indiqué. Marion demande : « Qu’est ce qui est important de voir dans la scène ? », une des filles répond, « Voir celui qui compte et voir ceux qui se cachent ». Hawa prend la photo à l’aide de Stella.

L’exercice permet de mieux comprendre les notions de cadrage abordées depuis le début de l’atelier et l’un des enjeux est justement d’interpréter l’action pour la rendre visible : par exemple, pour la photo du cache-cache, les filles ne doivent pas réellement être cachées, mais l’on doit comprendre qu’elles sont cachées. C’est aussi l’enjeu de transposer dans la bibliothèque une action qui, normalement, se déroule dehors, et d’arriver ainsi à s’adapter à un espace fictif pour produire la scène.

L’investissement particulier que les filles développent dans cet exercice montre qu’à ce moment-là, se joue autre chose qu’une simple répétition de mise en scène et de prise de vue : elles sont entrain de s’approprier le récit de l’histoire. Elles y retrouvent ce qu’elles y ont apporté, c’est-à-dire un mélange d’expérience personnelle, de vécu des lieux, et d’imaginaire. L’histoire fait sens et elles en sont responsables. Le processus de conception et de création est ainsi en route.

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